Commission des Affaires étrangères : ma question sur l'accord sur la défense signé le 19 mai entre le Royaume Unis et l'UE.
Le mercredi 21 mai 2025, Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, a été auditionné en Commission des Affaires étrangères sur la situation internationale.
En tant que membre de la Commission et au nom du groupe Horizons et Indépendants, j'ai interrogé le ministre sur la nature de l'accord signé le 19 mai entre le Royaume Uni et l'Union Européenne portant sur des partenariats dans le domaine de la défense et de la sécurité.
Retrouvez ici mon intervention et ma question à Jean-Noël Barrot
"Il n'y avait pas que le sommet Choose France hier dans le monde puisqu’à Londres, le Royaume-Uni et la présidente de la Commission européenne, qui étaient accompagnés du président du Conseil européen, ont scellé un partenariat stratégique sur la défense et la sécurité. Et si on peut se féliciter de la décision prise hier pour l'accès de nos pêcheurs aux eaux britanniques, on peut aussi se satisfaire de l'accès des entreprises britanniques au futur programme européen de défense, doté de 150 milliards d'euros, mais on peut quand même souhaiter que la participation à ce programme exige une contribution financière britannique. Alors, 5 ans après le Brexit, est-ce vraiment une nouvelle ère, un moment historique, comme l'ont suggéré certains acteurs et certains observateurs ? S'il est vrai que le Royaume-Uni joue un rôle de premier plan dans le soutien à l'Ukraine et même, conjointement avec la France, des efforts indiscutables pour construire une coalition des volontaires, quel est, selon vous Monsieur le ministre, la nature de l'accord passé hier à Londres ? Bien entendu, il ne s'agit pas d'une nouvelle adhésion à l'Union Européenne. Pas plus qu'une participation au marché unique sur le modèle des pays membres de l'espace économique européen comme l'Islande ou la Norvège. Ce n'est pas non plus un retour dans l'union douanière puisque le Royaume-Uni tient manifestement à négocier directement un accord commercial avec les États-Unis, ce qu'il a fait d'ailleurs le 8 mai dernier. Et ça ne peut quand-même pas être une sorte d'accord à la carte. Alors, quelle lecture faites-vous Monsieur le ministre de cette signature ?

D'abord, cet accord pour moi est une satisfaction presque personnelle parce que, l'année dernière quasiment jour pour jour, j'étais à Boulogne avec les pêcheurs très inquiets sur le sort qui allait leur être réservé alors qu'on approchait de la renégociation des accords Brexit. Sans solution, il est risqué de voir leur accès aux eaux britanniques tomber en 2026. Grâce à cet accord trouvé par la Commission, et la France a tapé du poing sur la table, en tout cas a rechigné à laisser filer un accord sans avoir de garanties, cet accès sera préservé jusqu'en 2038, ce qui est évidemment une satisfaction pour toutes celles et ceux d'entre vous qui êtes sur des circonscriptions de l'Atlantique puisque c'était une attente très forte des pêcheurs. Et s'agissant des programmes militaires, je partage tout à fait votre avis : c'est exactement la position que nous défendons.Nous avons vocation à travailler de manière plus étroite le Royaume-Uni mais tout en conservant notre objectif qui est celui d'une souveraineté européenne, en matière de défense comme dans d'autres domaines, et aujourd'hui, même s'il y a de toute évidence un rapprochement, le Royaume-Uni ne peut pas être tout à fait traité comme un état membre de l'Union européenne, ni même comme un membre de l'espace économique, comme la Norvège, dont je rappelle, qu'il paye leur cotisation, leur contribution, à la politique de cohésion.