Commission des Affaires étrangères : ma question à Frédéric Petit, rapporteur pour avis de la mission "Action extérieure de l'Etat"
Le mercredi 23 octobre, en Commission des Affaires étrangères et dans le cadre de l'examen des avis budgétaires sur le PLF2025, le député Frédéric Petit a été auditionné en tant que rapporteur pour avis et vote des crédits de la mission Action extérieure de l'Etat.
En tant que membre de la Commission des Affaires étrangères et au nom du groupe "Horizons et Indépendants", j'ai interrogé M.Petit sur les coopérations culturelles de la France à l'étranger au nom de sa diplomatie culturelle et d'influence.
Retrouvez ici mon intervention et ma question à Frédéric Petit
"Monsieur le Rapporteur, cher Frédéric Petit. Vous consacrez la 2ème partie de votre rapport, qui est très documenté, à la diplomatie culturelle de la France dans les pays en guerre. Et en analysant la situation en Ukraine, vous soulignez qu'en dépit de la situation dramatique évidemment que traverse ce pays, loin de limiter ses efforts, la France a renforcé les coopérations culturelles en faveur du patrimoine et de l'usage de la langue par exemple. Et vous insistez également sur ce fait assez intéressant que la coopération universitaire s'est même développée durant cette période de guerre. Alors ce renforcement des coopérations entre la France et l'Ukraine s'avère être une exception puisque la plupart, la quasi totalité des autres pays ont cessé leurs activités et ont réduit leurs présences. Alors, comment expliquez-vous cette situation si ce n'est inédite du moins originale de la France ?"
Réponse de Frédéric Petit :
"La question est passionnante, je pourrais en parler 2 heures ! (…) Une chose que l’on dit à Kiev, c’est que l’Institut Goethe n’est plus là ; ce que l'on dit aussi dans pas mal de pays, c'est que les italiens sont partis, nous, on est restés. Vous me demandez comment ça s'explique. Moi, je crois d'abord que ça s'explique par la compétence et par l'ouverture qu'il y a eu dans ces dernières années, des postes diplomatiques. C'est-à-dire que chaque fois, ça se passe dans des endroits, que ce soit en Ukraine, que ce soit auprès du consulat général à Jérusalem ou auprès de l'ambassade à Tel Aviv, nous avons des personnalités qui portent la diplomatie culturelle, qui arrivent avec une expérience qui est beaucoup plus large que leur expérience diplomatique pour dire les choses simplement. Je suis allé à Nazareth avec le nouveau consul général de Raïfa qui est l'ancien Cocac* de Tel Aviv : il porte quelque chose qui est bien au-delà de ce qu'on attend d'un consul général dans un poste diplomatique. Il arrive, il fait la bise à la directrice qui est une sœur de l'école où il a développé le français ces derniers temps, il y a quelque chose qui est lié à la compétence et à l'engagement de nos personnels. Et c'est pour ça que le débat que nous avons eu depuis 7 ans ici est très important sur qu'est-ce que c'est être diplomate, est-ce que c'est être coincé dans une diplomatie institutionnelle et laisser les autres diplomaties s'éparpillent un peu, ou est-ce que le diplomate, comme cela a été dit dans le très bon discours aux diplomates de 2019, doit être un chef d'orchestre qui fait jouer ensemble des tas d'acteurs différents autour de lui ? Je crois c'est ça qui explique que nous soyons un peu en avance pour l'instant par rapport à nos partenaires européens dans ces domaines."