Jean-François Portarrieu
Député du Nord toulousain
(Haute-Garonne)

Question Ecrite sur la mise en oeuvre du Forfait Post Stationnement


Question écrite n°13627 du 23/10/2018 de Jean-François Portarrieu

"M. Jean-François Portarrieu attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports, sur la mise en oeuvre du forfait post-stationnement (FPS) et ses conséquences organisationnelles et économiques sur les opérateurs de la mobilité partagée.

Alors qu'auparavant, les entreprises de location avaient la possibilité, en cas d'amende de stationnement, de désigner le locataire responsable, désormais, elles doivent d'abord acquitter le règlement du FPS puis ensuite se retourner contre le locataire afin de recouvrir la somme. Cette situation serait extrêmement préjudiciable aux droits et intérêts des opérateurs de mobilité partagée ainsi qu'aux clients locataires. En effet, la législation actuelle ne permettrait pas à ces opérateurs de transférer, dans le contexte de leur activité, la responsabilité du paiement du FPS sur le conducteur réel du véhicule. Toute clause introduisant la répercussion automatique de la charge du FPS sur le client serait qualifiée de clause abusive au regard du droit de la consommation. Les conséquences financières seraient alors considérables et pourraient remettre en question la pérennité économique des entreprises de la mobilité partagée. En effet, les montants de FPS sont parfois bien supérieurs à celui du bénéfice journalier moyen issu de la location de courte durée d'un véhicule. Les acteurs de la mobilité partagée apportent une réponse adaptée aux besoins de mobilité des usagers, représentent une alternative à la possession d'un véhicule et contribuent fortement au renouvellement
vertueux du parc automobile. En effet, les flottes de location sont constituées de véhicules récents renouvelés en moyenne tous les 6 mois. Ainsi, il souhaiterait connaître sa position à ce sujet et savoir ce que le Gouvernement envisage de mettre en oeuvre dans le cadre de la loi l'orientation des mobilités notamment pour la mobilité du quotidien des usagers."

 

Réponse écrite du 25/12/2018 d'Elisabeth Borne, ministre chargée des transports

"L'objectif de la réforme du stationnement, mise en place depuis le 1er janvier 2018, après plusieurs années de travaux, est de donner davantage de compétences aux collectivités locales pour mettre en place un véritable service public du stationnement incluant la définition de la stratégie en matière de tarification et une meilleure incitation au paiement. Pour cela, le système est passé d'une logique de sanction pénale nationale, identique sur l'ensemble du territoire, à une logique de redevance d'occupation domaniale, décidée et maîtrisée par les collectivités locales. Les communes peuvent désormais décider de soumettre à paiement (redevance) tout ou partie du stationnement sur leur voirie publique ainsi que le montant du forfait de post-stationnement (FPS) qui est dû en cas de non-paiement immédiat ou de paiement partiel de la redevance de stationnement correspondante. Le montant de ce FPS, dont le redevable est le titulaire du certificat d'immatriculation (CI), varie donc d'une commune à l'autre, à la différence de l'amende pénale qui vient sanctionner l'infraction de non-paiement. Si le redevable souhaite contester le forfait de post-stationnement, il doit d'abord déposer un recours administratif préalable obligatoire (RAPO) dans le mois suivant la notification du FPS. En cas de rejet, le redevable a un mois pour saisir la commission du contentieux du stationnement payant (CCPS). La réforme, en se fondant sur un principe de redevance d'occupation domaniale, conduit à identifier un « redevable d'une créance publique » et non plus un « responsable pénal ». Dès lors, le système est construit, à l'instar du système fiscal, autour d'un redevable légal unique, le titulaire du CI, facilement identifiable par la collectivité et ayant un lien objectif raisonnable avec le fait générateur du  relèvement réclamé. La question soulevée par le paiement du FPS par le locataire de courte durée d'un véhicule relève dès lors d'un sujet de droit civil contractuel entre le propriétaire du véhicule, seul redevable vis-à-vis de l'administration, et la personne à qui il confie son véhicule et contractuellement responsable de son bon usage. Dans le cadre de cette réforme, les problématiques des professionnels de la location de courte durée ont fait l'objet d'une attention particulière. Sans remettre en cause la construction juridique du dispositif par l'introduction d'un système de désignation ouvert au loueur, des dispositions spécifiques ont été introduites pour faciliter la mise en oeuvre de la récupération du FPS auprès du locataire et l'exercice par ce dernier d'un recours. Il est ainsi prévu par les textes réglementaires : la télétransmission des avis de paiement, à l'instar de ce qui existait auparavant pour l'avis de contravention, entre l'agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI - qui notifie pour le compte des collectivités l'avis de paiement du FPS) et les professionnels, de façon à leur permettre de répercuter rapidement sur leur client l'avis des sommes à régler et leur droit au RAPO ; la possibilité pour leur client d'exercer ledit RAPO pour le compte du loueur redevable légal, cela par le biais d'un mandat accordé par le loueur à produire devant le service instructeur. L'adaptation des conditions générales de vente est donc un élément clé de la bonne mise en oeuvre de la réforme et de telles clauses ne peuvent être considérées comme des clauses abusives. À cet égard, il est possible de s'inspirer de la rédaction des contrats utilisés en Italie ou en Belgique qui s'appuient depuis de nombreuses années sur un système similaire. Le ministère chargé des transports, en lien avec les ministères concernés, s'attachera à accompagner les professionnels, notamment pour la rédaction de clauses types à insérer dans les conditions générales de vente du contrat de location."


Articles similaires

Derniers articles

A LA UNE / Décision favorable du ministère suite à mon intervention sur l'amélioration des critères de reconnaissance de l'état sécheresse et de l'indemnisation des sinistrés

30 Mai 2024

Six mois après avoir alerté le Gouvernement sur la situation de nombreuses habitations dans le Nord toulousain touchées par la sécheresse et quelques semaine...

A LA UNE / Décision favorable du ministère suite à mon intervention sur la reconnaissance d'intérêt national pour les projets fonciers aéronautiques dans le cadre de la loi ZAN

29 Mai 2024

Le 27 février 2024 en séance des Questions Orales sans débat au sein de l’Hémicycle, j’ai interrogé M. Patrice Vergriéte, Ministre délégué auprès du Ministre...

A l'expo annuelle d'arts plastiques du CLAP à Villariès

25 Mai 2024

Le 25 mai, je me suis rendu à l'inauguration de l'exposition annuelle d'arts plastiques organisé par l'association CLAP (Culture, Loisirs, Activités, Pa...

A l'AG du Conseil Supérieur de l'Oenotourisme

21 Mai 2024

Le 21 mai,  j'ai représenté, en tant qu'administrateur, l’Association Nationale des Élus de la Vigne et du Vin lors de l’Assemblée Générale du Conseil Supér...

Au passage de la flamme olympique à Villemur

17 Mai 2024

Le 17 mai, le Nord toulousain a eu l'honneur d'accueillir le passage de la flamme olympique dans la commune de Villemur-sur-Tarn. C'est avec grand pla...

Visite du maraîcher bio "Le Potager de Camille" à St-Jory

13 Mai 2024

Début mai, c'est chez la famille Gatti, exploitants agricoles du "Potager de Camille" à Saint-Jory, que je me suis rendu. J'ai été accueilli par Alain e...

Visite du domaine viticole et arboricole Château Binest à Bouloc

06 Mai 2024

Début mai, à Bouloc, j'ai rendu visite à Jean-Pierre Henry, agriculteur très impliqué au Château Binest, exploitation familiale dédiée à l'arboriculture...

Catégories

Création et référencement du site par Création de site internet de politique

Connexion